Introduction
Dans l'industrie musicale, un trope surprenant émerge fréquemment : des artistes de renommée internationale finissent par détester la chanson même qui les a propulsés sur la scène mondiale. Cette aversion grandissante envers leurs œuvres les plus adulées résulte d'une combinaison de facteurs, notamment la nécessité d'évolution artistique, le désamour pour la saturation du marché, et l'irritation générale de voir un vaste corpus artistique réduit à une simple entrée de trois minutes.
Oasis - 'Wonderwall'
Le classique 'Wonderwall' d'Oasis, issu de l'album impeccable de 1995 "(What’s the Story) Morning Glory?", est largement considéré comme un tournant dans l'histoire de la musique indépendante. Malgré son immense succès commercial, le chanteur Liam Gallagher exprime son dégoût pour la chanson, la qualifiant de « putain de chanson ».
R.E.M. - 'Shiny Happy People'
'Shiny Happy People' de R.E.M., bien qu'apparemment légère à première écoute, contraste fortement avec le style sombre associé au groupe. Michael Stipe, le chanteur, avoue qu'il était embarrassé par le succès de cette chanson, qui dépeint une image joyeuse en dépit des événements graves.
Beastie Boys - 'Fight For Your Right (To Party)'
Les Beastie Boys, avec leur premier album énergique "Licensed To Ill", ont créé une parodie de la culture frat de l'époque avec '(You Gotta) Fight for Your Right (To Party!)'. Cependant, le public l'a pris au premier degré, irritant le groupe qui préférait que la chanson soit perçue comme une satire.
Lorde - 'Royals'
Lorde, la Néo-Zélandaise révélée à l'âge de 16 ans avec 'Royals' en 2013, décrit sa chanson à succès comme "désastreuse". Elle critique même les mélodies, la comparant à une sonnerie de téléphone de 2006.
The Who - 'Pinball Wizard'
Bien que 'Pinball Wizard' soit salué comme l'un des meilleurs efforts de The Who, le compositeur Pete Townshend le considère comme son écriture la plus maladroite. Initialement déçu, il fut surpris par le succès que la chanson a finalement rencontré.
Radiohead - 'Creep'
L'hymne de Radiohead, 'Creep', devenu un succès underground aux États-Unis, est devenu source de frustration pour le groupe. Thom Yorke, son créateur, est devenu hostile envers la chanson lors des interviews et a refusé de la jouer en live après que le public ait insisté pour l'entendre.
Conclusion
Ces exemples soulignent le paradoxe d'avoir un hit qui devient plus grand que l'artiste lui-même. Bien que ces chansons aient propulsé les artistes vers la célébrité, elles ont aussi engendré des désagréments, transformant le succès en fardeau. La dualité entre la reconnaissance et le déplaisir artistique est une réalité complexe dans l'industrie musicale, où le prix de la renommée peut parfois être une chanson que même les créateurs préféreraient oublier.